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● Vous avez « tout essayé » : la prise de distance, les réponses aux reproches, les explications, les justifications, la suradaptation à des demandes toujours plus fortes, le sacrifice de vos loisirs afin d’être présent.e pour elle, bref, rien n’est suffisant.

● Il lui manque – et il lui manquera – toujours quelque chose que vous ne pourrez JAMAIS lui donner parce que c’est son mode de fonctionnement et que ça le restera : vous passez votre énergie à culpabiliser de ne pas en faire assez (ou assez bien) pour elle. Comme elle ne changera pas et qu’elle a modelé votre psyché de façon à vous maintenir sous emprise, vous commencez à en prendre réellement conscience et vous vous décidez enfin à vous libérer de l’emprise d’une mère toxique.

Pas obligé.e d’aimer sa mère ?

● Il vous reste à débloquer quelques verrous :

– vous débarrasser de cette culpabilité qui vous ronge ;

– atteindre une saine indifférence ;

– voire couper les ponts (au moins temporairement et si cela s’avère nécessaire) ;

– assumer de ne pas aimer votre mère toxique ; – transformer la honte sociale de ne plus aimer votre mère toxique en affirmation d’une nouvelle liberté et d’une autonomie enfin acquise.

Dois-je aimer ma mère toxique ?

Cette question paraît encore taboue, ou plutôt la réponse !

Qui ose dire « je n’aime pas ma mère/mon père » ? Il faut avoir parcouru un sacré chemin pour avoir le courage de le proclamer, et être prêt.e à le justifier…

Un amour inconditionnel

Mère toxique : un amour inconditionnel malheureusement sous condition

● L’amour des mères toxiques pour leur(s) enfant(s) est conditionné à certains comportements : « je ne t’aimerai plus si… » ; « fais ça sinon… » ; « je suis quand même ta mère ! », etc. Or cet amour aurait dû être inconditionnel.

L’amour maternel doit être inconditionnel car de lui dépend la survie chez les petits mammifères, a fortiori chez le petit Homme, complètement dépendant des soins qui lui sont prodigués. C’est biologique, étayé par des tonnes de publications en psychologie.

D’autre part, on ne donne pas pour recevoir. Donner c’est à sens unique, si on attend en retour, c’est du commerce – sous quelque forme que ce soit.

Comment ne plus aimer sa mère toxique sans culpabiliser ?

« S’autoriser à ne pas aimer celle qui nous a élevé.e sans trop en souffrir, c’est très difficile, mais possible. L’indifférence, c’est de la carence affective dépassée, de la haine consolée, constate Danielle Rapoport. Quand on a fait le tri entre sentiments et culpabilité, on a défait le nœud de départ, on arrive à prendre ses distances et à faire sa route, voire à dire : “Je n’aime pas ma mère.” Devenir adulte, c’est ça : se détacher de ce qui nous encombre. Mais c’est un long chemin à parcourir… ».

La honte de ne plus aimer sa mère toxique

« Je ne supporte plus ma mère », « je la déteste »… sont de phrases que l’on entend souvent dans la bouche des adolescents, très vite compensées par « je t’aime ma petite maman » ou de gros câlins…

J’aime ma mère si je peux, j’aime qui je veux

Ces phrases sont plus rarement dites et assumées par des adultes. Parce qu’il existe une injonction sociale à aimer ses parents.

La honte de ne pas aimer ses parents/ sa mère comme dans un monde idéal participe grandement à la culpabilité qui épuise les enfants de mères toxiques.

Aimer sa mère : une « obligation sociale » difficile à dépasser

Vous n’êtes pas seul.e à ne pas éprouver de sentiments affectueux ou chaleureux pour votre mère. Mais peu d’entre vous osent le dire, « l’avouer »… ce verbe renvoyant à une possible faute, qui marque encore davantage cette culpabilité à laquelle les enfants de mère toxique sont régulièrement ramenés.

Alors que faire lorsqu’on a « tout essayé » ?

Faut-il couper les ponts avec une mère toxique ?

Selon les âges de la vie, les sentiments que nous portons à nos parents évoluent. Ils sont ambivalents, c’est normal. Les enfants de parents toxiques se posent une question supplémentaire. Ils butent sur une idée reçue qui contribue à les enfoncer dans une CULPABILITE qui les ronge déjà. « Ce sont mes parents, c’est ma mère, elle m’a donné la vie. Je suis obligé.e de l’aimer »… vraiment ? A contrario et en « contre-don », rappelez-vous que vous n’avez pas demandé à venir au monde…

Alors oui, il faut couper les ponts quand la coupe est pleine, que vous n’en pouvez plus…

Ça vous choque ? Vous vous dites « mais quand même, c’est ma mère… pour la vie, et c’est elle qui m’a donné la mienne ! ».

Vous ne lui devez rien ! C’est elle qui vous doit quelque chose ! Pourquoi ? Nous l’avons vu.

Une bonne partie de votre vie a été gâchée et elle continue de l’être, du fait d’une mère qui se plaint constamment, de vous, des autres, du monde et qui vous fait porter le poids de son mal-être. Vous voulez vraiment continuer ?

Vous savez pourtant que, quoi que vous disiez, fassiez… elle ne changera pas et continuera à vous intoxiquer.

Vous voulez être complètement débarrassé.e de ce poids qui vous alourdit depuis des décennies ?

Et vous voulez que cette fois, ce soit « pour de vrai ». Et pas simplement parce que vous vous le répétez insatiablement, comme un mantra !

C’est possible, celles et ceux qui l’ont fait après avoir « tout essayé » s’en portent beaucoup mieux !

Comment faire pour couper les ponts « proprement » ?

● Evidemment ça n’est pas le plus simple parce qu’on ne rompt pas avec ses parents comme avec un.e amoureux.se (déjà que ce n’est pas facile ! ). Il y a une période de préparation progressive.

● Quand c’est décidé, faites-vous accompagner (par les amis, la famille soutenante, un psy, un coach…) en expliquant précisément ce que vous attendez de ces personnes soutenantes. Pour ne pas craquer et ne pas rester seul.e. Pour remplacer le vide/l’absence qui seront alors ressentis (même s’ils sont toxiques) par des paroles/attitudes chaleureuses, bienveillantes et positives.

En quelques semaines/mois, avec une vraie motivation, c’est POSSIBLE !

Pour mettre tous les atouts de votre côté, faites-vous accompagner !

Cependant, voici d’autres éléments de réflexion…

NON, il existe d’autres solutions que de couper les ponts avec sa mère toxique

Pourquoi faudrait-il rester en contact avec des personnes maltraitantes ? Qu’avez-vous à y gagner ?

Même si vous avez du mal à dire « ma mère », et encore plus « maman », que vous en êtes même à la qualifier de « génitrice », pour bien marquer que votre relation à elle n’est que biologique, elle vous a conçu.e et mis.e au monde.

Vous avez envers elle ce que l’on appelle la « dette originelle » ou « dette de vie ».

Certes, vous n’avez rien demandé ! Mais peut-être que dans une autre vie… Peut-être que ça paraîtra loufoque aux plus rationnels d’entre vous. Et pourtant…

Réparer plutôt que couper

En effet, comme il y a une mémoire intergénérationnelle, il peut y avoir une mémoire bien plus ancienne. De réincarnation, et de karma à vivre… Vous pouvez essayer de réparer : selon cette théorie, ce qui n’a pas été fait dans des mémoires antérieures est re-présenté à celui/celle qui choisit de s’incarner dans telle famille plutôt que dans telle autre.

C’est une théorie sur laquelle des psychologues humanistes font travailler. Parce qu’ils en ont mesuré l’efficacité.

Le détachement soft, en route vers l’indifférence et l’estime de soi

● Pour être soulagé.e de ce poids qui vous alourdit depuis des décennies, il existe aussi d’autres solutions que la rupture définitive.

Il y a des manières de se reconstruire en maintenant un lien et en travaillant sur ce lien de manière apaisée.

– En travaillant aussi sur votre communication. Non violente, consciente et assertive. Cela s’apprend.

– En identifiant le Bon dans votre personnalité et vos comportements : comment vous avez transformé l’absence de sérénité familiale, par exemple, comment elle vous a amené.e à vous comporter exactement à l’opposé de ce que vous avez subi et à être ce que vous êtes.

● Ça ne se fait pas tout seul. Il ne suffit pas de l’avoir « décidé ».

Un accompagnement est nécessaire.

Pour ne pas craquer, ne pas rester seul.e, et mettre les bons mots et les bons actes sur cette nouvelle approche.

On peut maintenir le lien en le distanciant pacifiquement. Vous y gagnerez également le sentiment de vous être fait du bien et d’avoir augmenté votre estime de vous.

Décider EN CONSCIENCE de maintenir – ou pas – le lien avec sa mère toxique

● Alors maintenir – ou pas – la relation : vous ne pourrez choisir réellement que lorsque vous serez au clair avec la réalité de votre relation familiale.

« Et quand vous aurez retrouvé une forme de liberté, une place plus juste, vous saurez au fond de vous ce qu’il est bon de faire : garder un lien, même distendu, ou couper les ponts. »

● Quel que soit votre choix, en quelques semaines/mois, avec une motivation éclairée et un bon accompagnement, il est POSSIBLE de passer le cap sereinement ! Vous constaterez que ce nouveau « moi » changera aussi vos relations aux autres, pas seulement au sein de votre famille.

● Enfin, voici une autre piste pour vous aider à déculpabiliser

Sommes-nous parents… pour la vie ?

« Vos parents ne sont plus vos parents »…

● C’est le titre d’un ouvrage qui explique comment nous confondons filiation et fonction parentale. Confusion qui empêche enfants et parents de communiquer en adultes.

Les auteurs donnent des clés pour comprendre et réajuster cette relation si particulière afin de construire une nouvelle alliance en nouant des relations apaisées entre les générations.

● Comme toute relation, celle entre parents et enfants évolue. Si le jeune enfant a un besoin biologique de sa mère, au fil de son développement, ses besoins se transforment et décroissent.

● Si l’on considère que le rôle des parents est d’amener leur(s) enfant(s) à une autonomie complète, lorsque ceux-ci y parviennent, leur besoin d’être aidé(s) diminue, voire disparaît. Ce qui ne signifie pas qu’ils doivent être abandonnés ou que l’on doive cesser de les aimer !

Cela devrait signifier que les besoins de l’enfant (biologiques, psychologiques, matériels…) ne doivent plus être corrélés à un sentiment d’amour.

Je choisis qui j’aime

L’attachement reste et restera parce qu’il est consubstantiel à la relation mère-enfant. Mais l’attachement n’est pas synonyme d’amour : je n’ai pas choisi ma mère – j’y suis biologiquement attaché.e – mais je choisis qui j’aime.

Après un travail de réparation, une relation apaisée

Adulte, je crée en conscience des relations avec des adultes

● Devenus adultes, nous créons une relation choisie avec d’autres adultes, dont nos parents. Certains auteurs l’affirment :

« On ne devient pas parent par le sang (pensons aux enfants adoptés, à ceux nés d’un tiers), mais en endossant un rôle, une fonction qui évolue en fonction de l’âge de l’enfant. C’est une mission, un métier à durée déterminée, pas un CDI ! Être parent sert à accompagner un petit dans le temps, à l’entourer, à l’aider à grandir. Personne n’a dit que cette fonction durerait toute une vie. Être parents d’enfants adultes, ça n’existe pas. (…)

Nous ne sommes pas enfermés dans une fonction parent-enfant toute notre vie, nous pouvons établir des relations de personne à personne, plus satisfaisantes pour tout le monde.»

● A chaque étape de la vie de l’enfant, les modalités de la relation sont renégociées, par les parents et les enfants. Si elles sont imposées, l’une des deux parties peut se sentir victime et maltraitée, à elle de poser les limites, voire de dire NON.

En aucun cas ça n’est à l’enfant de réparer son parent, de le parentaliser, au risque d’une relation toxique.

« Nos parents ne nous donnent pas la vie, c’est la vie qui s’invite à travers eux »

… dit Khalil Gibran. Toujours du même poète : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. Ils viennent par vous et non de vous, et bien qu’ils soient avec vous, ce n’est pas à vous qu’ils appartiennent.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non vos pensées (…). Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais n’essayez pas qu’ils vous ressemblent. »

Enfin libre !